lundi 15 mai 2017

La mère des batailles politiques : imposer ses mots pour combattre les maux avec succès

Les mots tordus causent les maux sociaux


La cause fondamentale des maux dont souffre et la France – laquelle a été largement exposée par des penseurs comme Edmund Burke[1] ou plus près de nous Jean Sevillia[2] ou Philippe Bichot-Bravard[3] – est que les révolutionnaires français ont changé le sens des mots afin de pervertir – au sens littéral de dévier – l’esprit humain.

Dès lors, tout combat politique qui se veut professionnel doit commencer par redonner leur sens aux mots afin que les maux puissent trouver une solution. Une personnalité politique exemplaire est à cet égard Marion Maréchal Le Pen. On peut citer également les exemples de Robert Ménard, Jacques Bompard ou Gilbert Collard.

Conclusion pratique : ce qu’un homme public devrait défendre


Redonner leur sens aux mots implique d’une part de toujours donner la signification des mots que l’on emploie et d’autre part de les utiliser à bon escient. Cela reste toutefois insuffisant et la bataille de la signification requiert d’imposer son vocabulaire pour ne pas être pris au piège de mots biaisés. A ce titre il convient plutôt :

-          De se présenter comme :
o   un homme public, c’est-à-dire intervenant dans la cité, que cela soit dans le cadre d’élections ou bien d’organisation scolaire ou culturelle. Une telle publicité s’étend à la famille : noblesse oblige. On ne peut gérer la cité que si l’on sait gérer sa propre petite cité familiale.
o   un homme courageux et non pas parfait – le fameux homme providentiel qui n’existe que dans la personne du Christ – d’abord en assumant ses contradictions et imperfections.
o   un chef qui gagne le respect et l’obéissance parce qu’il ne donne tout et que se faisant il pratique la forme suprême de la charité
-          De proposer non pas faire mais d’être :
o   le champion de la responsabilité personnelle de chacun, en fonction des dons reçus
o   le serviteur de la famille, lieu où s’exerce la responsabilité personnelle, d’abord à l’égard de ses parents et alliés
o   le défenseur des libertés concrètes permettant d’être responsable devant Dieu et les hommes
o   le défenseur de la concurrence et de la pluralité, seul moyen connu de faire émerger des solutions pérennes, lesquelles ne peuvent pas être décrétées à l’avance
-          De rappeler que :
o   la nature des choses contient en elle-même la connaissance des commandements dont le premier est le devoir de conserver la vie, en la défendant par la force si nécessaire contre ce qui y porte atteinte
o   cette nature est écologique, hiérarchisée et finalisée à l’homme qui est la vie la plus précieuse sur terre, dès lors que celui-ci se reconnaît destiné à Dieu
o   la vie – pas seulement humaine – est par nature sociale, c’est-à-dire faite de liens interindividuels, ce que la biologie nomme « écologie » où le bien de l’un est aussi celui de l’autre : nous sommes tous appelés à vivre en symbiose, dans le respect de la contribution réciproque de chaque créature
o   c’est aux forts d’aider les faibles et pas l’inverse, et que cette aide ne peut être que personnelle et concrète, et donc qu’elle ne peut jamais être déléguée à l’état
o   toute société se construit sur un principe ultime qui est son absolu, fût-il le relativisme absolu. Dès lors la société ne pas décider de servir ou pas, mais seulement qui elle entend servir : Dieu ou le diable (caché sous la forme de l’argent, du pouvoir ou des plaisirs)
o   la volonté populaire n’existe pas, mais seulement des actions individuelles auxquelles les autres citoyens consentent de plus ou moins bonne grâce
o   le mal n’existe pas comme forme positive mais seulement comme privation d’un bien dû. Il revient donc à chacun de s’y opposer en usant de sa responsabilité personnelle qui dépend à la fois des talents reçus et de la position que l’on occupe


Pourquoi faut-il le défendre : redonner leur juste sens aux mots piégés par la révolution française


Ceci étant dit, il faut comprendre pourquoi les mots brandis par la « république » ce que l’on appelle avec raison « valeurs de la république » sont mortifères et dangereux. Compte tenu de la place limitée à notre disposition nous ferons une courte analyse de la triade dont ils découlent tous : liberté, égalité, fraternité.

Liberté


Le mot « liberté » est un exemple intéressant car en politique il n’existe pas de liberté abstraite et générique mais uniquement « des libertés » c’est-à-dire des droits définis et opposables, lesquels ne sont pas absolus en tant que tels, mais seulement la condition de l’exercice de la responsabilité humaine. Celle-ci ne peut jamais être effacée, parce qu’elle a sa source dans la conscience, reflet de la lumière divine dans l’âme humaine. Dès lors, moins l’on dispose de libertés concrètes, plus il est difficile d’exercer cette responsabilité avec justice, au point que dans les régimes totalitaires elle fasse souvent courir le risque d’être mis à mort si l’on ne veut pas se renier. 

Une personne qui défend « la liberté » abstraite est en réalité – qu’elle s’en rende compte ou pas – un menteur et un hypocrite car celle-ci ne peut exister qu’enracinée dans un lieu et un temps concret. Il ne peut exister qu’une liberté de faire ceci ou cela, maintenant ou demain matin. La DDHC de 1789[4] le dit bien : si la liberté est en théorie illimitée, dans les faits c’est la loi qui dit quel usage on peut en faire. Autrement dit on est libre jusqu’à ce que la loi civile – changeante par nature – ne vienne dire le contraire. Voilà le fondement de la dictature révolutionnaire : pas de liberté pour les ennemis de la liberté. La question est alors : qui définira les ennemis en question et selon quels critères ? La liberté abstraite ouvre la porte à l’arbitraire le plus absolu, celui du législateur.

Un homme politique vraiment honnête doit donc défendre les libertés concrètes de citoyens concrets, celles que l’on peut défendre au tribunal et qui consistent à pouvoir faire ceci ou cela sans avoir de comptes à rendre. Le seul abus qui puisse exister – et il n’est pas petit – c’est quand un acte posé (volontairement ou non, c’est un débat subsidiaire) cause un préjudice identifié à autrui ou à ses biens.

Dès lors ne peuvent exister que trois types de crimes et délits :
-          La violence physique ou verbale
-          L’escroquerie et le dol
-          Le vol et la spoliation

Tout le reste : les crimes contre la nature ou la société, de haine, de révisionnisme ou d’opinion ne sont que des arnaques sémantiques fondées sur un détournement de vocabulaire.

Il reste qu’au quotidien on parle de « liberté » tout court, sans distinguer les différents sens :

La liberté physique c’est sûr celle du mouvement : pouvoir agir sans contraintes extérieures, qu’il s’agisse de la course d’une planète ou des actes humains. Evidement cette liberté est limitée par l’impératif de conservation des corps et la transgression de cette limite conduit à la destruction du fautif et donc à la disparition de ladite liberté.

La liberté psychologique c’est celle des émotions : la capacité à se déterminer sans conditionnements, ce qui est bien sûr impossible en soi parce que cela suppose de refuser d’apprendre. Dès lors une liberté psychologique réelle consiste à se déterminer tout en ayant conscience des déterminations qui nous guident mais en cherchant à les orienter vers le bien. Les animaux en sont bien sûr dépourvus, seuls les hommes peuvent y tendre parce qu’ils sont doués d’autoréflexivité : ils se savent conscients de savoir.

La liberté morale est donc la liberté au sens le plus complet : faire volontairement et sans contrainte ce que notre conscience bien formée nous présente comme nécessaire. Elle n’appartient évidement qu’aux êtres doués d’intelligence réflexive, c’est-à-dire qui se savent des êtres pensants.

Libertés fondamentales
D’une conception corrigée de la liberté il résulte qu’elle ne peut exister que sous la forme de libertés concrètes autrement appelées libertés fondamentales parce que toutes les libertés opposables en sont dérivées.

-     Liberté de culte et de religion : tout homme doit être libre de pratiquer le culte public qu’il juge être le vrai à condition :
o   de rechercher sincèrement la vérité sur Dieu et sur l’homme
o   de s’interroger constamment sur la validité de ses croyances et sa façon de les vivre
o   de refuser aussi bien le fidéisme que le rationalisme strict qui sont incompatibles avec une telle liberté car ils sont porteurs d’une violence intrinsèque en contradiction avec une vie authentiquement humaine.

Cette liberté est première car elle détermine les responsabilités que l’homme doit assumer et en premier lieu celle de vivre. Par conséquent :
o   Le droit à la vie dérive de la responsabilité que l’homme doit assumer.
o   Le meurtre, y compris avant la naissance, est d’autant plus grave qu’il empêche l’homme de pleinement exercer sa responsabilité personnelle et peut donc conduire à sa damnation éternelle.

-     Liberté de mariage : tout homme ou femme d’âge nubile et qui présente les aptitudes minimales nécessaires (liberté, discernement) peut fonder une famille « père-mère-enfants ». Donc
o   La famille est l’unité de base de la société car elle est le seul lieu de la génération des enfants
o   Un tel engagement est par nature indissoluble puisqu’il implique la donation réciproque des époux en vue de la génération des enfants. On peut uniquement demander à être dispensé de la vie commune en cas de danger physique avéré.
o   Les autres structures sociales sont à l’image de la famille et en réalise l’un des aspects : production, justice, sécurité, amitié, direction, éducation, prière, etc…

-         La liberté d’aller et de venir : tout peut aller où et comme il veut dans les endroits publics ou déserts ainsi que dans chez les propriétaires qui l’y autorisent. En cas de danger vital, tout lieu est accessible.

-          La liberté d’expression : tout homme peut exprimer ses pensées, inventions et découvertes dès lors :
o   qu’elles ont pour but la recherche du vrai.
o   La communication volontaire, le sachant ou pas, de fausses nouvelles est donc un vol et une escroquerie. Toutefois seule une personne directement lésée peut intenter un procès et pour elle seule (ce qui n’interdit pas de joindre les causes).

-          Liberté de faire, vendre et acheter dès lors que l’on paye pour les conséquences de ses actes, d’où :
o   Principe du pollueur-payeur
o   Taxation des usages communs : routes, police justice, assainissement, etc…
o   Les taxes et impôts ne peuvent financer que des services effectivement rendus
o   Les monopoles naturels ou étatiques n’existent que dans la mesure du consentement des usagers. L’usage par exemple d’une police nationale ou locale relève des conventions et non de l’obligation
o   Les subventions publiques qui ne sont pas ratifiées par les contribuables sont gravement illégitimes car elles les privent de l’exercice de leur responsabilité

-          Liberté d’association et donc de sécession. Il ne peut exister que des associations volontaires, y compris dans le domaine politique. Lesdites associations, y comprise religieuses, ont comme seule et unique mission d’assister les familles dans l’exercice de leurs responsabilités
o   Les organisations étatiques n’ont de légitimité que dans la mesure de la libre participation et contribution de leurs membres qui ne peuvent jamais être présupposées
o   Toute association de rang inférieure peut légitimement cesser de participer à une association supérieure dès lors qu’elle paye les frais qu’elle génère
o   Cette liberté vaut pour la vie économique, politique religieuse et civique

-          Liberté d’éducation : les parents, dans le respect des limites de la liberté religieuse, sont les seuls responsables de l’éducation de leurs enfants et n’ont de comptes humains à rendre qu’à eux. D’où :
o   Aucune autorité humaine n’est fondée à décider à la place des parents du genre d’éducation qui convient à leurs enfants
o   Les obligations de formation ou de scolarité sont illégitimes et donc illégales
o   Seule la violence physique ou morale avérée peut être poursuivie en justice par les personnes physiques qui y ont intérêt (famille, grands-parents)
o   Etant responsables de l’éducation qu’ils donnent, quand bien même ils seraient incompétents ou dangereux les parents peuvent confier cette éducation de façon temporaire ou permanente à des tiers

Une liberté fondée sur la responsabilité

Il résulte de ces libertés fondamentales que les régulations de la liberté, leur définition concrète, ne peuvent être imposées qu’avec le consentement des intéressés. Les questions, par exemple, du protectionnisme économique ou du libre-échange n’ont dès lors plus de sens. Il revient à chacun de défendre ses droits personnels et d’assumer les conséquences  de ses actes.

Par contre cela redéploie la responsabilité personnelle notamment en obligeant de nouveau le fort à protéger le faible. En effet, refuser d’intervenir quand on le pourrait revient à contribuer à son malheur – ce que la sagesse populaire appelle la non-assistance à personne en danger – allant ainsi à l’encontre de la responsabilité personnelle de contribuer à conserver la vie d’autrui pour lui permettre d’exercer sa responsabilité propre.
Le résultat naturel (spontané) d’une telle conception politique est un genre de féodalisme où les attaches sont volontaires et fondées sur un compromis entre liberté d’action individuelle, des limitations consenties et un devoir e fidélité aux engagements pris.

Un tel monde est beaucoup moins permissif que le nôtre, puisqu’il interdit à priori les transgressions dont notre époque se gargarise, mais en réalité il laisse une beaucoup plus grande liberté d’action à chacun puisqu’il n’y a que des limitations consenties.

Un tel monde est par ailleurs inégalitaire puisqu’il reconnaît le fait des différences d’aptitude, mais il est égalitaire en ce qu’il oblige par construction les forts à assister les faibles.

Une telle conception des libertés fondamentales répond immédiatement aux deux autres mots tordus par la chienlit révolutionnaire : égalité et fraternité (ce dernier étant le corolaire de peuple[5])

Egalité


Comme on l’a vu, une conception authentique des libertés fondamentales conduit à reconnaître l’inégalité de fait des aptitudes humaines et à mettre les forts au service des faibles, aussi bien dans le temps qu’alternativement. Chacun est en effet le fort d’un autre dans son domaine de compétence et le faible d’un autre dans le reste. Personne, même le grand génie culinaire, ne se sent humilié parce que son boulanger fait du meilleur pain que lui, au contraire. Il est content d’en profiter pour bien moins d’efforts que s’il devait le faire lui-même.

En effet une telle conception ne voit pas l’égalité une valeur ou un but mais un fait inscrit dans la nature des choses, lesquelles sont organisées selon une hiérarchie, que l’on peut décrire de plusieurs façons : physique, biologique, morale, etc… A l’inverse la révolution a une conception arithmétique de l’égalité, elle ne peut pas comprendre la notion de dignité car pour elle le surnaturel et la dimension mystique de l’homme sont des limitations et en tant que telles insupportables à priori. De fait la révolution, en ne voulant que la raison, ne tolère la religion que si celle-ci consent à ne pas rappeler les principes sur lesquels repose la vie, humaine en particulier.

L’égalité suppose l’inégalité
Ce faisant, en refusant une inégalité naturelle, la révolution reconstruit des inégalités fondées sur une vision strictement politique : tout le monde est égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres[6] parce qu’ils incarnent la révolution. Dès lors ce sont les faibles qui doivent se mettre au service des forts, créant par là un esclavage là où il y avait un service volontaire.  
 
En ce sens aussi bien l’égalité devant la loi, telle que proclamée par la DDHC de 1789 ou bien son aboutissement contemporain par l’égalité « réelle » des chances par le biais de la préférence étrangère – en novlangue : discrimination positive –  conduisent à traiter inégalement les citoyens considérés « politiquement incorrects » ce que  la révolution définit comme des « faibles[7] » puisqu’ils refusent le primat absolue de la raison politique. A chaque fois une égalité arbitraire et abstraite vient remplacer une inégalité de fait qui oblige à une responsabilité proportionnelle aux moyens reçus : à grands pouvoirs, grandes responsabilités.

Une telle conception de l’inégalité comme force positive qui doit être mise au service du bien commun, aussi bien au niveau familial que local ou de la nation est en définitive la traduction politique du commandement du Christ : « aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés[8] », c’est-à-dire en mettant ma toute-puissance au service de votre misère pour vous en tirer, mais sans vous écraser ni vous enfler d’orgueil. La conséquence est limpide : celui qui veut être premier qu’il soit le serviteur de tous. Il est d’ailleurs intéressant de rappeler que la nature et la vie fonctionne avec ce principe de l’échange de potentiel : il faut une différence, des inégalités pour que les processus chimiques et biologiques fonctionnent. La parfaite égalité c’est le zéro absolu, c’est donc la mort.

Cela conduit à deux attitudes complémentaires :
-          Soit lorsque l’on se sait faible : c’est la gratitude envers le fort qui vient nous aider
-          Soit lorsque l’on se sait fort : c’est le devoir d’aider en serviteur sans arrogance ni mépris

Le moyen-âge avait institué la tradition[9] de faire laver les pieds des  pauvres[10] par les rois et les nobles, pour bien montrer quel rôle ils devaient jouer : servir les plus petits.  

Fraternité


Une telle attitude s’appelle fraternité, c’est-à-dire qu’elle considère les autres comme les enfants d’un Père commun, portant ainsi à son plein accomplissement l’idée aristotélicienne que la citée est fondée sur une certaine amitié politique[11] entre ses membres, laquelle permet de la distinguer de la simple coexistence plus ou moins pacifique entre groupes hétérogènes[12], appelée « vivre-ensemble » en novlangue c’est-à-dire vivre côte à côte et donc séparés.

La fraternité satanique des vainqueurs
A  contrario, la fraternité révolutionnaire est l’exact contraire de l’amitié : il ne s’agit en rien d’une version postchrétienne – sécularisée en somme – de l’amitié politique, mais de la fraternité d’armes des vainqueurs politiques au détriment des vaincus qui doivent dès lors se faire leurs esclaves[13]. A ce titre la philosophie de Marx ne fait qu’expliciter pleinement les ressorts de la révolution française, tels que Hegel les avaient entrevus et théorisés avec son « esprit absolu » s’auto-réalisant par le biais de l’histoire.

La « fraternité » des révolutionnaire – celle-là même que revendique la république – c’est celle de ceux qui ont saisi le sens de l’histoire et qui collaborent activement à son avènement et qui sont donc frères de cet avènement et à ce titre les maîtres légitimes de la populace inculte qui n’a pas accès à cette conscience supérieure et se voit par là-même logiquement condamnée à l’esclavage.

De ce fait les massacres révolutionnaires comme entreprises de « purification du peuple[14] » sont justes et nécessaires, n’étant au pire que des accidents regrettables dus à la révolte d’esprits étroits et à ramener dans le droit chemin, par la violence si nécessaire. Ces massacres sont d’ailleurs dans l’esprit révolutionnaire aggravés par leurs victimes – ainsi transformées en coupables[15] – lorsqu’elles ont l’outrecuidance de vouloir vivre et se reproduire en dehors du cadre définit par la raison politique. Les enfants aujourd’hui tués avant leur naissance le sont pour le même motif que les petits vendéens massacrés par les colonnes infernales : leur vie même est une agression contre le projet révolutionnaire puisqu’ils ne naissent ni où ni quand la raison politique le commanderait. En ce sens la GPA et la PMA sont véritablement révolutionnaires puisque comme l’avait admirablement décrit Aldous Huxley dans son « Meilleur des mondes » ces techniques permettent une planification rationnelle de la vie humaine au service de l’autoréalisation de l’humanité par la fin de l’histoire.

La mémoire sélective des frères de massacre
Le corolaire logique des massacres révolutionnaire c’est alors le mémoricide – que Huxley décrit lui aussi. On ne saurait rappeler l’opposition à la marche du bien sans devoir réexpliquer aux esprits faibles du moment ce qui a conduit les dirigeants d’hier à massacrer les esclaves révoltés de l’époque. C’est bien trop dangereux car les dits esprits faibles pourraient comprendre qu’on les prend pour des moutons et que comme tels ils finiront à l’abattoir.

Avec une telle conception de la fraternité il est donc tout à fait logique que les révolutionnaires soient Francs-maçons, c’est même plutôt l’existence de révolutionnaire qui ne le soient pas qui doit surprendre. Et de fait, ces derniers sont considérés par les francs-maçons comme des idiots utiles et ont été historiquement massacrés les premiers, que cela soit en France[16], en Russie[17] ou dans toutes les révolutions qui sont advenues de par le monde.

La parole commande l’action et la pensée commande la parole

Cette brève analyse des mots-sources de la révolution et sur la base desquels est construite la république en France montre que les mots ne sont pas neutres parce qu’ils portent nécessairement en eux une vision métaphysique qui commande la pensée et par là l’action.

Il est donc absolument premier et primordial de donner la priorité à la pensée personnelle et aux mots pour l’exprimer à toute autre considération. Il est à cet égard très instructif de voir que les religions sont d’abord des paroles qui contiennent en elle-même une pensée capable d’inspirer un ordre social et une culture.

Il est impossible de dénoncer toutes les forfaitures de langage introduites par la pensée révolutionnaire. Il suffit de se rappeler de l’oxymore dont elle fait le mot « député » par le biais de l’interdiction du mandat impératif : d’un mandataire (adjoint en anglais) des citoyens elle a fait un titulaire temporaire de la dictature législative.

Dès lors, on ne peut en sortir véritablement qu’en changeant le sens des mots et pour cela il faut marteler à temps et à contretemps la signification des expressions que l’on emploie. Par exemple :
-      Je sollicite vos suffrages pour être votre député, c’est-à-dire votre délégué à Paris, chargé de relayer vos doléances et défendre votre bien commun.
-         Je serai un ministre, c’est-à-dire un serviteur, celui des contribuables et pas des fonctionnaires
-      Je défendrai la liberté de faire du commerce, c’est-à-dire d’être responsable des choses que l’on achète pour sa famille

Une telle familiarité avec ses idées suppose en définitive une familiarité avec la Parole elle-même, avec le Verbe Incarné. Hors de cet ancrage dans le ciel venu sur la terre, on ne peut que tomber soit dans un verbalisme sans action soit dans une action privée de tout souffle supra-rationnel.

Finalement la véritable politique est d’abord une mystique.




[4] Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_des_droits_de_l’homme_et_du_citoyen_de_1789
[5] Voir Pichot-Bravard. Le peuple ce n’est pas la masse de la population mais les esprits éclairés d’un lieu à qui leur illumination par la raison révolutionnaire donne le rôle de représenter la volonté générale
[6] Cf « La ferme des animaux » de Georges Orwell
[7] En ce sens un jeu comme « le maillon faible » est une très bonne illustration des processus révolutionnaires https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Maillon_faible_(jeu_télévisé)
[8] St Jean, 15, 12
[9] En partie continuée par la monarchie britannique de servir le repas de Noël à leur personnel de maison
[12] Cf Renaud Camus et le « grand remplacement » Jean Raspail et « le camp des saints » ou Eric Zemmour http://www.lopinion.fr/video/polemique/zemmour-peuple-arabo-musulman-substitue-peuple-francais-100516
[13] La révolution n’exige pas seulement de dominer, elle est totalitaire et entend qu’on lui rende un culte
[14] Ce sont les termes employés par les conventionnels de la Terreur, repris par la suite par leurs héritiers nazis ou communistes
[15] Constituant ainsi un cas d’école de la théorie mimétique du bouc émissaire de René Girard
[16] Girondins et montagnards
[17] Mencheviques et bolcheviques